Le Saint-Père avait l’habitude de dire que les Églises en Russie, après s’être remises de la terrible oppression, ont pleinement le droit de régler définitivement leur situation. Elles ne peuvent pas être laissées sans leurs bergers.
Le Patriarcat de Moscou avait été informé au préalable de ce projet. Le nonce a annoncé l’intention du Saint-Siège de créer quatre diocèses à qui, précisément pour éviter des réactions hostiles, ont été délibérément donnés les titres de cathédrales, et non les noms territoriaux déjà utilisés par l’Église orthodoxe. Peut-être qu’au début, on ne donnait pas beaucoup d’importance à cette question, et donc les mesures prises ont été acceptées. Il n’y a eu aucune objection. Ce n’est que plus tard, lorsque l’ensemble du “plan” a été réalisé, ou peut-être à la suite de protestations internes, qu’une telle réaction négative a été déclenchée. Personne, je le répète, personne ne s’attendait à une telle réaction !
Et ainsi, une à une, toutes les occasions de rencontre du Pape avec le Patriarche de Moscou, Alexis II, ont été perdues. La première fois, c’était à l’occasion du voyage apostolique en Hongrie en septembre 1996. Le gouvernement hongrois lui-même, par l’intermédiaire de l’ambassadeur auprès du Saint-Siège, a proposé cette rencontre à Pannonhalma. Le Saint-Synode du Patriarcat orthodoxe s’y est alors opposé.
La deuxième fois, en 1997, les préparatifs de la réunion ont reçu une approbation presque officielle. (…) Un lieu a été choisi à mi-chemin entre Rome et Moscou – un monastère cistercien à environ 30 kilomètres de Vienne. Tout était prêt pour le 21 juin. Au dernier moment, le métropolite Kirill a annoncé que la rencontre n’était pas possible. Cette fois, il y avait aussi une objection du Synode.
La troisième fois en 2003. Lors du vol vers la Mongolie, l’avion avec le Pape à bord devait faire une escale technique à Kazan, sur le territoire russe, afin de transmettre l’icône de la Mère de Dieu…
Le Saint-Père avait hâte d’aller en pèlerinage en Russie. C’était pour exprimer son désir d’unité chrétienne et de purification de la relation avec l’Église orthodoxe, qui lui tenait à cœur depuis si longtemps, c’est pourquoi il était si important qu’il puisse rencontrer Alexis II.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Maison d’édition TBA. Varsovie 2007