Je peux vous assurer qu’il a tout fait dans cet esprit

En Asie, 85 pour cent de la population est non-chrétienne. La Chine géante reste hermétiquement fermée. Il existe des religions traditionnelles. Plus de trente pays musulmans limitent plus ou moins la mission évangélisatrice. Cependant, malgré les erreurs du passé, il semble y avoir de la place pour une religion comme le christianisme qui combine la contemplation de Dieu avec l’attention portée à l’homme et à ses problèmes.
Je pense avoir le droit de dire que l’une des plus grandes peines de Jean Pal II était l’incompréhension de sa relation avec la Chine et avec la société chinoise.
Il aimait le peuple chinois. Il se sentait de tout son cœur un véritable ami de ce peuple, à tel point qu’il a commencé à apprendre le chinois, non pas pour un voyage qui semblait irréel à l’époque, mais afin de transmettre directement les vœux de Noël et de Pâques dans cette langue, donnant ainsi un signe aux catholiques extrêmement fidèles, que le Pape est avec eux. Il voulait aussi montrer à tout le peuple chinois qu’il l’aimait.
Le Saint-Père a toujours essayé de maintenir de bons contacts avec la Chine. Il respectait « la fierté » de cette nation, issue de son origine, et souhaitait aider la Chine à prendre une place digne dans la communauté internationale. Telle était l’attitude de l’Église catholique et la contribution qu’elle pouvait apporter en tant que communauté religieuse et spirituelle à des niveaux communs, tels que la promotion de la personne humaine et de la paix dans le monde. Il n’a jamais été question d’ingérence interne dans les affaires de la Chine. Absolument pas. Au contraire, c’était un soutien pour que le peuple chinois joue le rôle important qu’il mérite dans la grande famille des nations.
C’est ce que voulait Jean-Paul II. Je peux vous assurer qu’il a tout fait dans cet esprit. Ses intentions n’ont pas été comprises et il en a beaucoup souffert. Il reste à espérer que la Chine trouvera un moyen de répondre à son désir…

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Maison d’édition TBA. Varsovie 2007