C’était un homme de Dieu – ouvert à tous

Grâce à son expérience en Pologne et à ses études philosophiques, Karol Wojtyła a enrichi l’enseignement papal du concept d’homme et d’histoire qui ne dépendait d’aucun système culturel ou politique. Il a vu des éléments positifs à la fois dans le marxisme et le capitalisme. Il a également souligné leurs graves lacunes, car dans aucun de ces systèmes, que les moyens de production soient étatiques ou privés, ne prenait en compte la place centrale de l’homme dans les processus économiques et politiques.

Karol Wojtyła n’était pas un homme partial. Je peux honnêtement témoigner qu’il n’était partisan ni de Moscou ni de Washington. C’était un homme de Dieu. Ouvert à tous. C’était un homme libre. Et il n’a jamais été manipulé par des groupes politiques.

C’est par là qu’il faut commencer à comprendre le contour « politique » de ce pontificat. “Politique”, ou comment Jean-Paul II a interprété et mis à jour l’enseignement social de l’Église, en utilisant des critères moraux pour décrire les phénomènes socio-économiques. Ainsi, comme cela est particulièrement évident dans l’encyclique Centesimus Annus, le Saint-Père a esquissé un modèle de société dans lequel il serait possible de conjuguer justice et solidarité, droits et devoirs des personnes, éthique et engagement social et politique. Il a fait tout cela sans jamais interférer avec les décisions techniques – dans “comment” mettre en œuvre ces plans. Sinon, l’Église dépasserait le cadre de son activité, englobant une mission pastorale ainsi qu’une réflexion critique sur la « compatibilité » des processus sociaux avec le chemin tracé par le Créateur.

 

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.

Maison d’édition TBA. Varsovie 2007