Malgré les obstacles, la visite a été un succès

Il a été immédiatement décidé de corriger le contenu de l’article imprudent de « l’Osservatore Romano », dans lequel il était écrit que le pape, en rencontrant Lech Wałęsa,  avait déposé une gerbe sur la tombe de Wałęsa. Comme si Wałęsa et tout le syndicat “Solidarité” avaient péri dans la lutte contre le régime ! Comment aurait-on pu laisser l’ombre d’un doute sur le fait que l’Église avait quitté « Solidarność » ? Comment donner l’impression que l’Église n’était pas un partenaire fiable de la classe ouvrière, et donc qu’il ne fallait pas compter sur elle ?

Le voyage s’est terminé par une plaisanterie du président du Conseil d’État, Henryk Jabłoński qui s’est adressé en privé à Jean-Paul II en ces termes : « A votre arrivée, nous avons accueilli le Pape de la Paix, dans quatre ans, nous accueillerons le Pape de la Réconciliation ». Je ne sais pas dans quelle mesure le général Jaruzelski partageait cette opinion.

Malgré les obstacles, la visite a été un succès. Le Saint-Père a trouvé le bon moyen de soutenir sa nation triste, déçue, aigrie et de soutenir “Solidarność” qui à cette époque n’existait pas officiellement. Cet objectif a été atteint sans provoquer d’émeutes ni même de contrariétés.

Un mois plus tard, Jaruzelski a mis un terme à la loi martiale et a commencé à vider les prisons, ce qui donnait l’impression que le régime polonais devenait plus libéral.

Il aura fallu encore de nombreuses années avant que la Pologne ne devienne un pays vraiment libre.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.

Maison d’édition TBA Marketing Communication. Varsovie 2007