Le Samedi Saint à Rome est différent de celui en Pologne – se souvient Mgr Mokrzycki. Les Italiens ne pratiquent pas la bénédiction des aliments, sauf peut-être quelque part dans les petits villages du sud. Nous n’avons donc pas béni non plus la nourriture samedi. Jean-Paul II l’a bénie dimanche, avant le petit-déjeuner de Pâques. Le samedi était le jour de silence et d’adoration. Chaque année, les sœurs préparaient un tombeau symbolique de Jésus-Christ dans la chapelle. Le Saint-Père passait beaucoup de temps devant ce tombeua. Il s’ y arrêtait et priait. Vendredi, apręs le chemin de croix au Colisée, il s’y est arrêté plus longtemps. Les appartements étaient encore plus silencieux que d’habitude. Jean-Paul II se confessait généralement le samedi. C’était également le cas le Samedi Saint. Dans l’après-midi, un confesseur venait dans les appartements papaux. La confession prenait plus de temps que d’habitude. C’était certainement une confession spéciale pour le Saint-Père, car elle préparait le jour le plus important de l’année liturgique et préparait une rencontre avec Jésus ressuscité – disait Mgr Mokrzycki.
Il n’y avait pas de messe du matin, mais le pape ne se levait pas plus tard pour autant. Pendant ce temps-là il priait devant le tombeau dans la chapelle. Les secrétaires l’exhortaient à se reposer pendant la journée, car la plus longue messe de toute l’année liturgique l’attendait. La messe de la Vigile Pascale commençait après la tombée de la nuit et elle durait trois heures. Jean-Paul II ne voulait pas se reposer. Il priait, lisait et méditait. Il se préparait pour la nuit qu’il avait tant attendue. La messe commençait toujours par la cérémonie de bénédiction du feu et d’allumage du cierge pascal – dit l’archevêque. Le Saint-Père était toujours très affecté. Comme s’il était toujours étonné de la nouvelle que le Christ est vraiment ressuscité. Il disait aux fidèles que c’était un message bouleversant qui “a changé le cours de l’histoire”. Et que si le Christ restait en esclavage, l’humanité perdrait dans une certaine mesure son sens. Il répétait que l’Église et le monde entier veillent, car “l’heure de la victoire du Christ sur la mort est la plus grande heure de son histoire”.
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tous”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013
