Le Vendredi Saint il jeûnait dès le matin – se souvient l’archevêque. – Nous avons dû lui demander de manger quelque chose. Et il mangeait de minuscules cubes de pain enduits de fromage. Un plat à base de poisson pour le déjeuner et c’était tout. L’ancien secrétaire raconte que le Vendredi Saint était un jour spécial dans la maison papale. Il n’y avait pas de messe le matin, seulement une prière avec méditation, puis ce maigre petit déjeuner. Vers midi et demi, nous allions à la basilique pour la confession. Cela durait une heure et demie maximum. J’avais entendu parlé des confessions de Jean-Paul II le Vendredi Saint. Mais ce n’est que lorsque je l’ai vu de près se diriger péniblement vers le confessionnal que j’ai réalisé à quel point c’était important pour lui. C’était émouvant. L’archevêque dit que le Saint-Père confessait généralement une dizaine de personnes. Auparavant, le commandant des gendarmes s’approchait des confessionnaux, sur lesquels la langue de la confession était toujours indiquée – explique l’archevêque. Il se rendait dans divers confessionnaux et interrogeait les personnes dans la file d’attente. Il s’agissait pour le Saint-Père de confesser des personnes de différentes nationalités. Pour la parité – dit- il en riant. Et il ajoute aussitôt qu’il y a eu aussi ceux qui refusaient. Ils ne voulaient pas être confessés par le pape. Et ce n’est guère surprenant, c’était pour eux une grande faveur, mais aussi un grand stress. Et ceux qui ne refusaient pas étaient généralement des gens ordinaires. Ils n’étaient pas impressionnés d’être confessés par le Pape lui-même. C’était le sacrement qui était le plus important pour eux en non pas la personne assise dans le confessionnal. Même si c’était le Pape lui-même, le successeur du Christ.
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tous”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013