«Depuis que j’ai commencé mon ministère en tant que successeur de Pierre, j’ai toujours accordé une attention particulière au Jeudi Saint» – écrivait Jean-Paul II dans sa dernière encyclique. Quand je demande pourquoi, l’archevêque répond sans hésitation: Parce que c’est le jour de l’institution de l’Eucharistie, que le Saint-Père a dit être «le sacrement des sacrements». Parce que c’est le jour du renouvellement des promesses sacerdotales, et le Saint-Père, jusqu’au bout, s’estimait être avant tout un prêtre, un disciple du Christ. Et c’est seulement alors qu’il se considérait comme chef de l’Église, successeur de saint Pierre. «Je suis ému de me voir allongé sur le sol de la chapelle privée de l’archevêque Adam Sapiecha» – a-t-il déclaré lors du 50e anniversaire de son sacerdoce – «j’entends le chant Veni Creator et les Litanies de tous les saints, j’attends l’apposition des mains, j’accepte la mission de proclamer la Bonne Nouvelle. ” Il était conscient de l’importance de la posture du prêtre, comment il vit, comment il est perçu par les fidèles. «L’Église peut être facilement vulnérable à cause des prêtres» – a-t-il prévenu lors de son premier pèlerinage en Pologne. C’est pourquoi il faisait tout pour que le clergé du monde entier sentît qu’il pensait à eux, qu’il priait pour eux. Comme il l’a écrit dans Le Don et le Mystère – rappelle Mgr Mokrzycki – il nous a enseigné chaque jour que la chose la plus importante dans notre service sacerdotal est une relation profonde avec Jésus. Que nous devons être saints si nous voulons conduire les autres à la sainteté. Je servais aux côtés du prêtre qui voyait le sens de sa vie dans son ministère sacerdotal qu’il n’a jamais négligé. Et qui voulait renforcer notre sacerdoce par son témoignage. C’est pourquoi il vivait le Jeudi Saint, ainsi que la lettre qu’il écrivait aux prêtres chaque année, aussi profondement.
Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tous”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013