Il applaudissait et nous n’avions pas d’autre choix

C’était beau et parfois même tendre, car on chantait ensemble les chants de Noël, il y avait une crèche, du pain de Pologne et des charcuteries faites-maison apportées par les montagnards, il y avait aussi des cadeaux. Mais le plus important, c’était de complètement autre chose. La parole accompagnait le geste. Jadis, le Saint-Père en parlait lui-même. A propos du signe, c’est-à-dire du partage de l’opłatek (pain azyme), ainsi que du mot qui l’accompagne : « Le mot ce sont des voeux qui apportent gentillesse, affection et désir du bien. Ce mot est également enraciné dans le mystère de la nuit de Bethléem. C’est, en quelque sorte, un écho des vœux que les anges, tout en glorifiant Dieu, ont présenté aux hommes de tous temps » (…) C’étaient toujours des paroles remplies de force – dit Mgr Mokrzycki. Il utilisait souvent la forme « nous devons ». Par exemple : « Nous devons être des gens de paix, nous devons nous convertir au Christ ». (…) Le Saint-Père nous apprenait le sens de Noël – dit son ancien secrétaire. – C’est comme ça que je vois les choses aujourd’hui. Même lors de ces rencontres de partage de l’opłatek il nous traitait comme ses propres enfants et nous éduquait. Mais c’est cet amour paternel qu’on ressentait en premier, et ensuite seulement ce qui allait avec. Il soulignait généralement qu’il voulait que ses voeux atteignent chaque foyer, tout le monde. Ils en atteignirent plusieurs. Il y avait toujours des spectacles lors de ces rencontres. La chorale chantait, les montagnards jouaient une crêche vivante – dit l’archevêque. – À la fin de la rencontre en 2001, Natalia Kukulska devait se produire. Elle devait chanter le chant de Noël “Lulajże, Jezuniu”. Un seul chant seulement. Mais le Saint-Père l’écoutait avec tellement d’attention, il était si ému qu’il en redemandait encore et encore. Il applaudissait et nous n’avions pas d’autre choix que de demander à Natalia de continuer de chanter. Et donc un petit récital a été fait à partir d’un seul chant. Le Saint-Père était très heureux. Chanter ensemble les cantiques de Noël avait une place spéciale et très importante dans la tradition polonaise de ces rencontres de partage de l’opłatek.

Avec le consentement de Mgr. Mieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tous”

Maison d’édition Znak, Cracovie 2013