La maison du Saint-Père était sublime, des jours spéciaux approchaient: les fêtes. L’ambiance changeait, le travail était toujours pressant, mais pas du tout en ce qui concerne les préparatifs. Ils étaient simples mais chaleureux et pleins d’amour. Surtout pour moi en tant que Romain, ces choses si pleines de symbolisme étaient complètement inconnues (rappel Arturo Mari, le photographe personnel du Pape). Par exemple pendant l’Avent, quatre bougies symbolisent les semaines précédant Noël. Je n’en savais rien. Des choses simples, mais comme toujours, pleines de sens, de douceur et d’une grande piété. La maison a été préparée de manière simple et modeste. Des prières avaient toujours lieu après la Messe pour se préparer au moment tant attendu, la naissance de l’Enfant Jésus. Tout cela a vraiment suscité une grande émotion dans mon cœur. Sainte Nuit, il est né! La Messe de minuit fut très spéciale: des milliers de personnes se sont unies dans l’Eucharistie avec Jean-Paul II pour rendre gloire à Dieu. La présence du Pape nous a rendus heureux par son naturel et son indescriptible gentillesse humaine. C’est quand nous étions tous assis ensemble autour de la table, dressée simplement, que venait le temps de passer aux choses sérieuses : manger. Un repas très simple, souvent issu de la cuisine italienne ou traditionnelle polonaise. En entrée, une soupe à base de betteraves rouges appelée bortsch, vraiment excellente, ou du poisson. Pour le plat principal : de la carpe, du poisson avec diverses garnitures, des pommes de terre, de la sauce aux champignons, des légumes et enfin pleins des gâteaux polonais. Tout le mérite revenait aux sœurs, les anges de la maison. Puis arrivait l’apogée, émouvante, pleine d’amour, quand tout le monde était assis à table à la lueur des bougies: le Saint-Père chantait les chants de Noël. Quel moment! À vrai dire, je ne peux pas le cacher, j’avais les larmes aux yeux. C’était tellement émouvant ! «Douce nuit», « Oj maluśki, maluśki », « Wśród nocnej ciszy », « Bóg się rodzi ». Des moments qui resteront à jamais gravés dans mon cœur. Ce n’est pas facile de d’exprimer à quel point ces moments étaient emplies d’amour.
Arturo Mari
Avec le consentement du Mgr. Mieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tous”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013