Le Saint-Père faisait confiance au père Stanisław. Il le respectait et l’appréciait énormément. Il lui confiait de nombreuses activités et questions simples. C’est lui, par exemple, qui invitait les personnes à la messe du matin dans la chapelle privée. Pour d’autres questions concernant l’organisation de la vie quotidienne, le père Stanisław avait l’entière liberté. Le Pape n’était pas un homme méticuleux, ne demandait pas les détails, ne vérifiait pas si quelque chose avait été fait ou non. Il savait qu’il avait le père Stanisław et nous. Il savait que tout le monde essayait de faire de son mieux.
– Peut-on parler des gens qui sont restés dans l’ombre? Par exemple la sœur Tobiana Sobotka.
– Elle était la mère supérieure des sœurs dans notre maison. Elle dirigeait la maison papale. Elle en prenait soin et était responsable de son fonctionnement quotidien. Très intelligente, calme et discrète. À la fin de sa vie, le Saint-Père la préparait à l’aider à dire les prières. Lorsqu’il parlait avec difficulté, sœur Tobiana chantait les Laudes, récitait des prières à haute voix.
– Vous disiez que la sœur Eufrozyna lisait des livres au Saint-Père.
– Elle avait également d’autres fonctions. Elle était la secrétaire personnelle du Saint-Père. Instruite, parlant parfaitement le français. Elle aidait Jean-Paul II dans le gestion des courriers. Le Pape lui dictait ses lettres qu’il envoyait à des amis. Il lui demandait souvent de préparer des projets de réponse aux lettres reçues. Une fois il est arrivé, il a regardé le projet de lettre préparé par la sœur Eufrozyna. Il la regarda, puis moi, et recommença à lire. Nous avons attendu. Peut-être que quelque chose a été mal préparé? Mais quand il eut fini, il regarda à nouveau la sœur Eufrozyna, puis me dit: “Mieciu, maintenant la sœur Eufrozyna écrit mieux que moi!” C’est l’un des nombreux exemples comment le Pape l’aimait beaucoup, la respectait et appréciait son travail.
« Secrétaire des deux papes » – l’interview avec Mgr Mieczysław Mokrzycki – édition Wydawnictwo Literackie
