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Un adieu chaleureux et fraternel

Rome et le Vatican semblaient revivre l’atmosphère des événements d’août. Et pour Karol Wojtyła, c’était quelque chose de totalement différent.Même  en privé  il n’avait jamais parlé du successeur de Jean-Paul I. Mais ceux qui le connaissaient bien pouvaient lire sur son visage l’anxiété qu’il portait dans son cœur . Peut-être parce qu’il a appris que l’influent cardinal Franz König, archevêque de Vienne, mentionnait souvent son nom lors de réunions avec d’autres cardinaux. La veille du conclave, il a voulu dire au revoir à tous les prêtres qui vivaient au collège d’Aventys, où il s’arrêtait lorsqu’il venait à Rome. Ce fut un adieu chaleureux et fraternel, au cours duquel sa grande tension et son regard pensif ne passèrent pas inaperçus. Le lendemain, j’ai accompagné le cardinal au Vatican. Auparavant, nous nous sommes rendus à la polyclinique Gemelli pour rendre visite à Mgr Andrzej Maria Deskur, qui avait eu un accident vasculaire cérébral quelques jours plus tôt et qui se trouvait à l’unité de soins intensifs. Son état était grave mais il était encore conscient. Des années plus tard, Karol Wojtyła, en tant que Pape, a rappelé la maladie inattendue de Mgr Deskur, disant que c’était un signe qui lui donnait beaucoup de matière à réflexion. D’autres signes de ce genre sont apparus dans sa vie. Lorsqu’il devait se rendre au consistoire de cardinaux, l’un de ses plus proches amis, le père Marian Jaworski, devait animer à sa place une retraite pour les  prêtres. Il y a eu un terrible accident lors du voyage en train, au cours duquel le père Jaworski a perdu son bras. Puis, à la veille du conclave, Mgr Deskur tomba gravement malade. Comme si son élection comme Pape, disait le Saint-Père, était liée d’une manière étrange à la souffrance de son ami. Le conclave est venu. Ce qui s’est passé là-bas est couvert par un serment de silence. Nous ne connaissons pas les détails. Laissons cela au Saint-Esprit et à la sagesse de l’Église.

Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”