Les voyages pontificaux sur le continent asiatique furent caractérisés par d’autres grands moments. Les Philippines connurent la fin de la dictature de Marcos et le retour à la démocratie, quelques années après la visite du Pape. La région catholique de la Corée du Sud, terre confucéenne et musulmane, connut un vigoureux développement à la suite de la visite du Pape. Toutes ces expériences furent reprises dans l’encyclique Redemptoris missio, qui réaffirma l’actualité et l’urgence de la mission, entérinant le déplacement du centre de gravité de l’Eglise vers le Sud et vers l’Orient. L’encyclique sortit en janvier 1991, au moment où commençait la guerre du Golfe avec, en arrière-fond, un scénario géopolitique qui, en peu d’années, détruisit tant d’espérances.
Le Mur était tombé, l’utopie marxiste avait définitivement échoué. Mais Jean-Paul II, novateur et prophète, refusa et dénonça le triomphe de l’idéologie capitaliste. Comme je l’ai déjà dit, le Saint-Père ne se limita pas à récuser l’identification du Saint-Siège avec le système alors vainqueur, vu comme l’expression propre de l’Occident. Il dénonça les mécanismes pervers d’une certaine globalisation qui, en plus d’étrangler l’économie des pays les plus pauvres, écrasait désormais aussi les secteurs les plus faibles des pays riches. Jean-Paul II perçut dans le néolibéralisme – dans cette forme d’individualisme économique sauvage, ne connaissant aucun principe éthique – une menace aussi nocive que le marxisme.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »
Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013