Jean-Paul II voulait que les nations du monde entier puissent adorer et prier leurs propres saints et bienheureux. Saints de toutes les nations du monde, pas seulement celles du bassin méditerranéen ou seulement des nations européennes. Il voulait que la sainteté s’ouvre à tous les membres du peuple de Dieu. La preuve en était l’augmentation du nombre de saints parmi les laïcs, les couples mariés.
Les bienheureux et les saints tracent le chemin que l’Église suit. Ils composent l’histoire de l’Église au cours des siècles et sont sa mémoire spirituelle. Ainsi, ils constituent un élément essentiel de la vie de l’Église, témoignent de sa vitalité et confirment que l’activité d’évangélisation de l’Église va dans le bon sens. En un mot, puisque l’Église est capable d’éduquer à la sainteté, elle-même elle est aussi sainte, sainte par la sainteté du Christ.
Les paroles de Mère Teresa de Calcutta me reviennent à l’esprit, car elle a dit que la sainteté consiste simplement dans l’accomplissement quotidien de la volonté de Dieu. C’est peut-être pour cela que, à mon avis, Jean-Paul II a eu des regrets de ne pas avoir eu le temps de glorifier ses deux amis qui ont vécu en accomplissant la volonté de Dieu chaque jour. L’un d’eux était Jan Tyranowski, un tailleur-catéchiste qui l’a aidé à découvrir le mysticisme carmélite de saint Jean de la Croix et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Le deuxième est Jerzy Ciesielski, jeune ingénieur et maître de conférence, mort tragiquement dans le naufrage du bateau sur le Nil. C’est Jan qui a toujours répété au jeune Karol Wojtyla la phrase qu’il avait entendue d’un prêtre: “Ce n’est pas difficile d’être un saint”. Il voulait dire que la sainteté est une porte grande ouverte à tous.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage” – édition TBA. Varsovie 2007