– Une fois, au dîner, Jean-Paul II a dit: «Mieciu! Quand ils vous demanderont ce que vous faites chez le Pape, dites que vous le sortez de dessous la table! ».
– “Tirez de dessous la table”?! Vous plaisantez?
– Non, c’est le Saint-Père qui a fait une telle blague à la fin de son pontificat, alors qu’il était déjà en fauteuil roulant. Avec le père Dziwisz, nous entrions dans la salle à manger avec le Saint-Père, et après le repas, nous aidions le Pape et nous l’accompagnions dans sa chambre. Pendant cette période très difficile où il ne pouvait pas marcher et qu’il avait du mal à parler, il essayait d’être joyeux et plaisantait pour que nous sourions. Je pense qu’il voulait que nous ne soyons pas aussi déprimés par son état de santé. Bien sûr, exercer les fonctions de secrétaire signifiait avant tout être disponible et aider le Saint-Père quand il avait besoin d’aide. Ma tâche était d’accompagner le Pape lors d’audiences, de réunions et parfois de présenter des invités. Préparer également des documents, répondre à quelques lettres indiquées par le Pape. Etre secrétaire signifiait être occupé du matin au soir. Je me souviens quand un de mes amis est venu de Pologne. Nous ne nous sommes pas vus depuis des années. Il voulait vraiment que l’on se rencontre pour discuter ensemble. Malheureusement, j’étais occupé du matin même jusqu’à 23 heures.
Chaque journée était soigneusement planifiée. Tout était arrangé avec précision et le Saint-Père suivait le programme établi. On dit qu’il en était ainsi dans sa jeunesse. Une fois, Jerzy Kluger, un ami du pape de l’école de Wadowice, est venu dîner. Il a rappelé que lorsque Karol Wojtyła jouait au football, à un moment donné, il regardait sa montre et disait: “Je rentre à la maison parce que je dois faire mes devoirs!” Il maîtrisait parfaitement son emploi du temps, aussi bien à Wadowice que plus tard au Vatican.
“Secrétaire de deux papes – conversation avec Mgr Mieczysław Mokrzycki” – édition Wydawnictwo Literackie.
