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Il était profondément convaincu

Karol Wojtyła était profondément convaincu que l’avenir du monde, en particulier de la Pologne, ne pouvait pas appartenir aux marxistes. Le désir éveillé de liberté, de démocratie et de solidarité de la société était trop fort. Comme le Primat, l’archevêque de Cracovie a suivi de près les tendances de la politique du Vatican envers les pays du bloc de l’Est. (…) La Pologne était un cas atypique dans le contexte du bloc communiste. Elle se distinguait par une Église forte, cohérente et bien organisée, ainsi que par une attitude de la nation différente de celle des autres pays de «démocratie populaire». Le 25 juin 1976, il s’est passé quelque chose qui allait changer radicalement le visage de la Pologne. A Radom et Ursus, une usine de tracteurs à la périphérie de la capitale, des manifestations de protestation ont éclaté contre l’augmentation des prix des produits de base. Pour la première fois, des intellectuels, des étudiants et des agriculteurs se sont joints aux ouvriers qui manifestaient. (…) Les catholiques ont agi avec les non-croyants pour confirmer qu’au nom de la solidarité et du bien commun, il était possible de surmonter les barrières idéologiques et les vieux préjugés. La société polonaise, se retournant contre les autorités qui, au lieu de représenter la nation, représentaient le parti, trouva sa force et sa légitimité. Pour renforcer l’unité, l’Église l’a rejoint avec son autorité morale. Le cardinal Wyszyński est intervenu, appelant le gouvernement à mettre fin à la violence, aux arrestations et aux poursuites pénales. Le cardinal Wojtyła a également pris la parole, soulignant que la consolidation de la paix devrait être basée uniquement sur le respect des droits de l’homme et de la nation. Le métropolite de Cracovie, bien qu’il n’ait pas participé directement à l’affrontement, a fait valoir que la nation polonaise qui s’était battue pour sa souveraineté pendant si longtemps, qui appréciat tant la démocratie et avait tant souffert pendant la dernière guerre mondiale, versant du sang sur de nombreux fronts dans la lutte pour la liberté, était privée de ses droits élémentaires. Ses paroles ont montré la dimension éthique des événements qui se déroulaient. Ils ont précédé la révolution qui allait survenir en Pologne quelques années plus tard avec l’avènement de Solidarité.

Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage” – édition TBA,  Varsovie 2007