Tout cela peut faire comprendre pourquoi, entre Karol Wojtyła et les enfants, dans n’importe quelle partie du monde, s’instaurait tout de suite une grande familiarité. Oui, c’était une figure paternelle, mais les petits sentaient en eux qu’ils pouvaient le traiter comme un des leurs, comme quelqu’un de la maison. Ils le tutoyaient et le submergeaient de questions, même sur les aspects les plus intimes. À Paris, ils lui demandèrent comment il priait. À Melbourne : « la musique te plaît-elle ? Qu’as-tu dit quand les Russes et les Allemands ont envahi la Pologne ? Quand tu es à Rome, ne te perds-tu pas dans toutes ces pièces du Vatican ? » Mais peut-être les plus curieux étaient-ils ceux des paroisses romaines. Un jour, ils lui demandèrent : « Es-tu content d’être pape ? » Et lui : « certainement. Quel besoin avez-vous d’avoir un pape triste ? Le pape doit être joyeux, content. Il suffit de voir ce que je fais. S’ils m’ont choisi pour être pape, si Jésus m’a choisi pour être le successeur de Pierre, je suis content. »
Vous voyez, en définitive, ce sont les enfants qui ont raconté Karol Wojtyła. Ce sont eux qui l’ont obligé à ouvrir son cœur, et donc à faire connaître le secret de sa foi profonde, de sa vie dédiée complètement à la contemplation de Dieu et à l’engagement pour l’homme, en somme, ils lui ont révélé le secret de sa sainteté. Du reste, l’image qui a été choisie pour la reconnaissance de cette sainteté ne présente-t-elle pas un Karol Wojtyła étonné, surpris et intrigué par les questions des enfants d’une paroisse ?
J’espère maintenant que, grâce au témoignage de ces enfants, une nouvelle génération (…) pourra en connaître un peu plus sur Lolek. Et sur ce jour – lui avait plus ou moins leur âge – où son papa lui confia un petit livre de prières, lui recommandant en particulier de réciter tous les jours la prière adressée à l’Esprit-Saint. Lolek l’a fait jusqu’à la fin de sa vie. Et moi je suis convaincu que sa sainteté, la sainteté de Karol Wojtyła, a commencé à partir de ce petit livre.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »
Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013
