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L’Église allait entrer dans le troisième millénaire

Lors du conclave, quand se profila l’élection de l’archevêque de Cracovie, celui-ci fut troublé et confus. Le cardinal Wyszyński réussit alors à le convaincre en lui rappelant le grand devoir qu’il avait devant lui : « Je t’en prie, ne refuse pas. Le nouveau pape devra introduire l’Église dans le troisième millénaire. » Ainsi, cette perspective entra-t-elle immédiatement dans le programme du nouveau pontificat, le caractérisant en profondeur. Jean-Paul II commença à en parler lors des cérémonies d’ouverture de son ministère universel. Et il traça les lignes fondamentales du Jubilé en 1986 déjà, soit quatorze ans avant, avec l’encyclique Dominum et vivificantem.

La proclamation du Jubilé, avec tout ce que cela comporte sur le plan du repentir et de la conversion, était une occasion providentielle et unique, non seulement pour reconnaître les grandes erreurs du passé, les péchés et les trahisons commis par les chrétiens – les clercs et les laïques – tout au long des siècles et demander pardon, mais aussi, à travers un chemin de purification, pour jeter les bases d’un grand renouveau spirituel et moral de la communauté catholique et souhaiter une réforme future. De cette façon, l’Église entrerait dans le troisième millénaire non plus grevé du poids de l’histoire passée mais avec une nouvelle image et une nouvelle crédibilité. Cela pourrait contribuer, en plus, à faire tomber beaucoup d’obstacles qui entravaient encore les rapports avec les autres Église chrétiennes et les autres religions. Et cela favoriserait la reprise d’un dialogue avec la culture moderne et la science. (…) Peut-être alors beaucoup ne s’en rendirent-ils pas compte, mais les projets et les actions du pape Wojtyła eurent cet objectif comme fin véritable. Les discours, les documents, les voyages, les initiatives, chaque acte singulier avait toujours, explicitement ou non, l’intention de déblayer le terrain de toutes les incompréhensions, d’aplanir les anciens désaccords et, quand il le fallait, de demander pardon.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013