Il est venu chez eux en visite et il a logé dans une maison pour personnes âgées

Symboliques, tels furent les deux derniers voyages de Jean-Paul II – en juin 2004 en Suisse et deux mois plus tar den France, à Lourdes. Environ 75 % des Suisses considéraient alors que le Pape devait démissionner. Et le Pape ? Il est venu chez eux en visite et il a logé dans une maison de retraite pour personnes âgées.

– Ils devaient être surpris.

– Ils l’étaient certainement un peu, mais surtout, ils étaient contents. Ils n’arrivaient pas à croire que le successeur de Saint-Pierre venait chez eux et habitait avec eux.

– Où a-t-il dormi ?

– Dans un appartement dégagé au rez-de-chaussée, afin que le Saint-Père n’ait pas d’escalier à monter. C’était un des appartements où logeaient jadis des pensionnaires et qui servait maintenant pour les hôtes de passage.

– Comment s’y sentait-il ?

– Fort bien. Il n’avait aucune exigence en ce qui concernait ses conditions de logement ou de nourriture. Les conditions étaient modestes, mais on s’attendait à ce qu’il en fut ainsi. Il ne s’agissait pas de loger dans le luxe. Il s’agissait de montrer aux personnes âgées, malades, seules, que le Saint-Père était avec elles physiquement, et non pas seulement de cœur. Et de montrer aux Suisses et au monde entier que la vieillesse ne doit pas disqualifier. Une manifestation un peu préméditée, mais avant tout un besoin du cœur. Il habitait avec eux et, forcément, il a passé du temps avec eux. Il y a eu une cérémonie de bienvenue, il y a eu des entretiens. Le Saint-Père s’est approché de chacun, a béni chacun. C’était quelque chose de très important pour ces gens-là.

– Et ensuite, les organisateurs ont parlé « du miracle spirituel de Berne »…

– Car soixante-dix mille pèlerins sont venus à la messe de Bern, alors qu’on en attendait la moitié. Ce fut une belle rencontre, dans la plus protestante de toutes les villes suisses. Il n’y avait pas de foules dans les rues, mais le terrain autour de l’autel était plein. Le Saint-Père s’en est tellement réjoui qu’il a repris des forces. Il a lu lui-même l’homélie en trois langues. Avant cela, il n’était pas en très bonne forme.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008