Que descende Ton Esprit…
Le Saint-Père a souvent répété ces paroles. Les Polonais se souviennent surtout d’une occasion précise : le premier voyage de Jean-Paul II en Pologne, sur la place de la Victoire à Varsovie, et l’Esprit Saint qui descend et renouvelle cette terre, la terre polonaise. Le printemps de la liberté était en marche. Le Pape croyait en ce printemps. De même qu’il croyait au printemps de l’Église. C’est pourquoi chaque dimanche de Pentecôte était pour lui l’occasion de rencontrer des mouvements charismatiques. « Cet enthousiasme le remplissait d’espérance. Après ces rencontres, il remerciait Dieu pour le printemps de l’Église, printemps éveillé par la force régénératrice de l’Esprit. C’est ce qu’il a dit lors des catéchèses liturgiques en 1998. Mgr Mieczysław Mokrzycki parle de ces rencontres, tellement différentes de tout ce qui se passait auparavant au Vatican. Des chanteurs et des danseurs venaient et présentaient de l’art, parfois très moderne. Il y avait d’abord un programme religieux et artistique. La prière en alternance avec des représentations artistiques. Le Saint-Père aimait bien assister à ces représentations. Lui-même fit acteur, c’était un homme de culture. Lorsqu’il se sentait moins bien, il n’assistait qu’à une partie du concert pour donner sa bénédiction, parfois pour célébrer la messe. Cela se passait toujours la veille de la Pentecôte. Cette soirée appartenait aux jeunes. Le Saint-Père mettait beaucoup d’espoir dans les jeunes, ainsi que dans les mouvements charismatiques. Tout le monde n’appréciait pas ce style de rencontres avec le Néocatéchuménat ou le Renouveau Charismatique. Parfois, on critiquait le Saint-Père pour sa participation à de telles choses. Mais lui savait que c’était nécessaire. Les jeunes voulaient lui parler dans leur propre langage. Et ils le faisaient. Et lui regardait, écoutait et admirait sincèrement. Et, ce qui est le plus important, il les comprenait bien. Ils sentaient cela et c’est pourquoi ils l’aimaient tant. IL disait à propos du mouvement charismatique que c’était le « laboratoire de la foi ». Il en suivait l’évolution. Après de telles rencontres, il rentrait chez lui régénéré. C’était en quelque sorte la Pentecôte qui descendait à portée de la main du Pape.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008