Le monde entier priait pour lui

Nous ne savions pas quoi faire. Nous savions qu’il nous fallait rester naturels. Aucune larme, aucune manifestation de désespoir. Les antibiotiques commençaient à faire effet. Il était environ vingt-trois heures. Le Saint-Père se calmait, il recommençait à respirer par ses propres moyens. Nous lui avons dis que le monde entier priait pour lui, que les gens lui envoyaient leurs salutations. Nous lui racontions tout cela comme si la vie poursuivait son cours.

– Suivait-elle réellement son cours habituel ?

– Oui. Au même rythme. Tout se déroulait comme les autres jours. La messe le matin et durant la journée, prière et lecture. À cette seule différence que la messe n’était pas célébrée dans la chapelle, mais dans la chambre. Le Saint-Père célébrait la messe couché, mais il ne la présidait plus.

– Comment le Saint-Père se comportait-il ?

– Il se montrait très patient et calme. Il ne ressentait plus aucune souffrance physique. Son état était stable, quoique nous sachions qu’il était très grave.

– Comment avez-vous réussi à porter tout cela ?

– Il y avait de l’inquiétude, de l’incertitude.

– Du chagrin ? Du désespoir?

– Le chagrin est venu après. Le jeudi et le vendredi, régnait l’inquiétude quant à l’organisation. Avions-nous informé tout le monde de la maladie du Saint-Père ? Sans oublier personne… Pour ne pas décevoir le Saint-Père.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008