Les médecins restaient tout le temps auprès de lui

– Jean-Paul II nous a préparés à sa mort par des gestes et des paroles. Et vous, ses proches, vous y avait-il également préparé ? En avez-vous parlé ?
– Pas tellement. Il n’y a pas eu de moment d’adieu, ni de remise de testament. Ce fut naturel. Difficile, mais naturel. De plus, nous voulions que le Saint-Père sente autour de lui une ambiance normale, jusqu’au bout, autant qu’il était possible. Sans paroles intenses ni grandes émotions.
– De quoi parliez-vous au cours des repas ?
– Nous nous concentrions pour aider le Saint-Père, car il ne pouvait plus manger normalement. Il fallait tout mixée. Nous étions impuissants. Il était amaigri et de plus en plus faible. Mais malgré cela, je ne l’ai jamais vu abattu.
– Éprouvait-il de l’amertume, des regrets ?
– Jamais. Nous nous efforcions aussi de ne pas créer une telle ambiance de tristesse, d’adieu.
– Le mercredi, les médecins avaient décidé d’installer au Pape une sonde dans le nez, afin qu’il ne meure pas d’épuisement. L’alimentation par les intestins devait nourrir l’organisme et l’aider à recouvrer ses forces. Cela ne l’a pas aidé. Cela n’a pas suffi. Mais cela conservait Jean-Paul II en vie.
– La crise arriva le jeudi 31 mars.
– La fièvre était élevée, la tension très basse, le Saint-Père perdait le souffle. Les médecins restaient tout le temps auprès de lui. Ils lui administraient des antibiotiques. Ils suggéraient d’emmener immédiatement le Saint-Père pour une thérapie intensive à la clinique. Mais le Saint-Père refusa d’aller en clinique. Nous sommes restés à la maison. Cela allait mal. Le Saint-Père respirait à l’aide d’un masque à oxygène.
– Que disaient les médecins ?
– Que c’était la fin. Peut-être pas tout de suite, mais dans quelques jours, il n’y avait plus d’espoir. Ce fut un choc pour nous.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008