Le deuxième secrétaire n’accompagnait pas le Pape dans tous ses voyages. Durant ses neuf ans de ministère, il a en effet pris part à dix-huit voyages apostoliques sur trente-six. Il était parfois obligé de rester au Vatican et de surveiller la chancellerie. Mais lorsqu’il accompagnait le Saint-Père, c’était lui qui passait des documents lors des messes et des audiences. Il veillait à ce que le Saint-Père arrive à temps là où il devait, il l’apprêtait pour sortir de la maison, le protégeait contre la pluie et les foules – un homme de l’ombre. Il est même difficile de trouver une mention le concernant dans les biographies du Pape, même les plus approfondies et les plus connues. On y trouve son prénom et son nom, c’est tout. Et pourtant, il était là, il veillait, habillait, protégeait. Lorsque je l’interroge sur les plus beaux souvenirs de ses voyages avec le Pape, je l’entends dire que son plus beau souvenir a été le pèlerinage en Terre Sainte. C’était l’année du Jubilé… Pour tous les deux, c’était marcher ensemble sur les traces du salut. Marcher sur la terre qu’avait foulée notre Sauveur. Le Saint-Père nous aidait à comprendre ces grandes choses qui avaient été réalisées en Terre Sainte durant deux mille ans. Lui, en tant que successeur de Pierre, est venu à la source. Il est venu là où avaient eu lieu ces gestes extraordinaires de la remise du pouvoir à saint Pierre. Le moment le plus «émouvant de ce pèlerinage a été pour moi la messe au Cénacle, célébrée là pour première fois depuis plusieurs centaines d’années. Car c’est au Cénacle, lors de la Dernière Cène, que le Christ a institué l’Eucharistie et le sacrement du sacerdoce. C’est au Cénacle que l’Esprit Saint est descendu sur les apôtres. Et donc, au mois de mars, j’ai vu le Saint-Père célébrer la messe dans le même endroit, avec douze cardinaux et évêques. Comme le Christ et ses douze apôtres. Ce fut un événement fort.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008
