C’était une autre des grandes nouveautés, des « différences », de ce pontificat

Dans la curie romaine quelques-uns talent contre. Contre à cause de la situation mexicaine assez complexe, mais aussi à cause de toutes les inconnues liées au fait que c’était le premier voyage. La première étape d’un pèlerinage qui amènera le Saint-Père à faire sept fois le tour de la terre. Ces voyages sont une autre des grandes nouveautés, des « différences », de ce pontificat. Ils favoriseront la dimension universelle du catholicisme et permettront un renforcement des liens enter le Saint-Siège et les Églises locales. Ne sont-ils pas un frein au prétendu « centralisme romain » ?
Les voyages, par leur caractère toujours plus systématique, sinon institutionnel, firent assumer au ministère papal une condition itinérante et missionnaire. La parole mais aussi la présence du pape devenait des signes de proximité et de solidarité envers une Église et un peuple déterminé. Toutefois, au moins dans les premiers temps, les polémiques furent nombreuses. On accusa Karol Wojtyła de populisme, d’aller à la recherche de consensus à bon marché. Au contraire, Jean-Paul II allait à la recherche de l’homme, de chaque homme, des personnes en chair et en os. Il disait toujours qu’il ne suffisait pas que le pape reste à Rome, au Vatican, à attendre que les gens viennent à lui. Il allait trouver les gens dans les lieux où ils vivaient, travaillaient et souffraient. Les gens le sentaient sincère, comprenaient qu’il croyait en ce qu’il disait quand il parlait de Dieu et de l’Évangile. Ils le croyaient aussi parce que le pape s’efforçait d’utiliser la langue de leur pays, établissant un contact immédiat avec eux, presque un dialogue.
Les voyages représentèrent un grand soutien pour les Églises locales et pour les épiscopats. Dans le même temps, ils exercèrent un notable influence dans les pays encore sous une dictature ou sous un régime militaire, car la présence et les paroles du pape donnaient aux gens le sens de la liberté et du respect qui leur était dû.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »
Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013