Typique stratégie des communistes

C’était une tactique communiste typique: essayer par tous les moyens et à tous les niveaux de briser l’unité dans l’Église. Des tentatives ont été faites pour la détruire au niveau du diocèse, isolant les prêtres de l’évêque, mais en vain. Seuls quelques prêtres ont succombé, en se rangeant pour diverses raisons aux côtés des soi-disant prêtres patriotes. Cependant, ce sont vraiment des cas sporadiques. Le système a essayé ses méthodes en s’efforçant de briser l’unité au sommet de la hiérarchie de l’Eglise. Ce fut aussi un échec, car il était basé sur des hypothèses complètement fausses. Cette situation ne s’est jamais produite et il n’y avait aucune raison pour que le primat Wyszyński et le cardinal Wojtyła se soient brouillés. La répartition des rôles et des compétences entre les deux cardinaux a permis une excellente coopération dans l’activité pastorale. Alors que le primat  indiquait la direction et le profil de l’action, le cardinal Wojtyła  traitait de sa base théorique. Le premier d’entre eux s’est entièrement consacré à l’Église et à la situation sociale et politique en Pologne, tandis que le second, plus jeune et mieux préparé sur le plan linguistique,  visitait la diaspora polonaise à l’étranger. La preuve la plus évidente des relations parfaites était le respect et la loyauté absolue au primat, qui était constamment souligné par le métropolite de Cracovie. Lorsque le cardinal Wyszyński s’est vu refuser un passeport pour se rendre au synode des évêques à Rome, l’archevêque Wojtyła a renoncé au voyage, au nom de la solidarité avec le primat. Cette décision a ruiné les plans des dirigeants communistes. Après l’échec de ce plan, une  mesure radicalement différente a été prise. Ils ont pris le risque de changement totale de stratégie. À partir de ce moment, le cardinal Wyszyński a été décrit comme un patriote qui comprenait bien la situation de la Pologne, tandis que le cardinal Wojtyla aurait été un internationaliste qui ne pouvait pas comprendre la position de son pays, qu’il n’était pas un patriote mais un ennemi du système communiste contre le bien de l’État. C’est contre lui que se dirigeait leur attaque maintenant. Bien entendu, le cardinal Wojtyła n’a pas réagi à ces intrigues. Il n’a jamais voulu de confrontation, encore moins de combat ouvert. Au lieu de cela, il recherchait un dialogue substantiel basé sur des arguments bien connus: la liberté de l’Église dans la proclamation de l’Évangile, l’activité apostolique, la liberté individuelle dans la dimension sociale, spirituelle et matérielle. C’était la liberté de l’homme qui faisait l’objet de la haine communiste. La haine, dont toute personne qui défendait cette liberté est devenue une victime.

Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”. Edition TBA –  Varsovie 2007