Lorsque le Concile a commencé le 11 octobre 1962, Karol Wojtyła occupait l’une des dernières places de la salle de réunion. Quelques mois plus tôt, il avait été nommé vicaire et administrateur temporaire de l’archidiocèse de Cracovie, tout en restant évêque auxiliaire. C’est pourquoi il s’était placé tout au fond près de l’entrée de la basilique Saint-Pierre, d’où il entendait et voyait bien. D’autant plus qu’il voulait écouter et apprendre lors de la première session.
Dès le début, le jeune évêque ne cachait pas son enthousiasme pour l’initiative de Jean XXIII. Il n’avait pas peur des nouveautés. Karol Wojtyła était convaincu de la nécessité de porter un regard différent sur les questions, en particulier de l’œcuménisme, du renouveau de la liturgie et d’une participation plus active des laïcs à la vie de l’Église. Il attachait une grande importance à cette dernière question, car son éducation dans la foi était particulièrement influencée par deux laïcs, son père et le catéchiste – Jan Tyranowski. Il était persuadé que le prêtre devait se mettre au service des laïcs et que c’étaient les laïcs avec les prêtres qui formaient l’Église du Christ.
À partir du 11 octobre 1962, le Concile semblait être une leçon ininterrompue d’approfondissement de la foi et de confrontation des problèmes pastoraux. Mgr Wojtyła voulait que tout le diocèse s’imprègne de l’esprit des œuvres du Concile, c’est pourquoi il restait en contact avec les prêtres et les séminaristes. Il essayait de susciter l’intérêt des milieux de la culture et de la science. Il informait des questions soulevées et du contenu des documents. Grâce à cela, nous suivions de près à Cracovie ce qui se passait à Rome. Dans le même temps, le Concile était pour lui l’occasion d’échanger constamment sur les expériences pastorales et sociales, d’apprendre de nouvelles directions de la pensée théologique et de rencontrer d’éminents scientifiques et experts.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Edition TBA. Varsovie 2007