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Je pense cela lui a beaucoup manqué au Vatican

Les montagnards polonais avaient leur propre rencontre de partage d’Opłatek avec Jean-Paul II. Comme le dit l’archevêque, généralement dans la salle Clémentine. Toujours sur un air folklorique, toujours très émouvant. Ils apportaient des sapins au Saint-Père, avec du foin pour la table du réveillon de Noël et des délices faits maison. Quatre jours avant le réveillon de Noël 1997, ils l’ont remercié pour son pèlerinage en Pologne, pour la messe au pied du tremplin de sauts à ski Wielka Krokiew. C’étaient des remerciements réciproques. “Mes pensées et mon cœur remontent à mon pèlerinage en Pologne. Aujourd’hui, quand je vous regarde, tout prend vie très fortement dans ma mémoire. Après tout vous faites partie de la Patrie. Et cette rencontre d’aujourd’hui est comme une prolongation de mon séjour dans ma Patrie, dans mon pays d’origine”. Les montagnards ont joué et chanté et Jean-Paul II, très heureux, bénissait chacun individuellement. Ils se sont compris sans mots – dit l’archevêque en riant. – Le Saint-Père avait l’âme de montagnard. Il ressentait une grande nostalgie des montagnes qui devaient lui manquer beaucoup au Vatican.
Marcin Zubek se souvient bien de son premier chant pour Jean-Paul II. « Nous attendions tous impatiemment le Saint-Père – se souvient-il. – Le Saint-Père est entré dans la salle, les musiciens ont commencé à jouer, le père Mirosław Drozdek me dit “Marcin, c’est à toi maintenant “. Et moi, je ne fais rien. Pas un mot. Le cœur chantait, les larmes aux yeux, mais ma gorge était serrée. J’ai manqué de voix. Le groupe jouait, mais je suis resté immobile. Le Saint-Père, comme s’il savait que je devais chanter, m’a regardé, a souri et tout allait bien. Nous avons joué et chanté, aussi bien que jamais auparavant ». Quand il en parle, il est immédiatement ému. Ce n’est pas que l’on évoque uniquement le passé. Cela reste toujours en moi. Le souvenir d’avoir pu s’incliner devant le Saint-Père la veille de Noël, d’avoir partagé l’Opłatek et d’avoir pu danser et chanter pour lui.

Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Un endroit pour tout le monde”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013.