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Une tradition que le Saint-Père aimait

– Y avait-il douze plats sur la table ?

– Oui, toujours. Les sœurs y veillaient. Il y avait de la soupe aux betteraves avec de petites ravioles, de la carpe. Il y avait des salades et bien sûr des sucreries. C’étaient toujours de belles soirées, exceptionnelles. Étant à table avec Jean-Paul II – pas seulement à Noël, mais c’était particulièrement fort en cette période-là – on sentait la présence du Christ. Il y avait toujours des amis du Saint-Père qui venaient de Cracovie. Leur présence rendait le Pape plus serein que d’habitude, il souriait plus souvent. Car il se sentait plus « chez lui », plus en famille.

– Vous souvenez-vous de votre dernière veillée de Noël commune ? Fut-elle différente des autres ?

– Non, elle ne fut pas différente. Le Saint-Père se sentait encore assez bien. Il y avait des invités avec nous. Nous avons chanté des cantiques de Noël, il y a eu douze plats et ensuite la messe de minuit.

La basilique Saint-Pierre était pleine à craquer. Comme chaque année, il manquait de billets pour la messe de minuit. La foule sur la place Saint-Pierre suivait la célébration sur les écrans géants et écoutait la voix de plus en plus faible du Pape vieillissant. Ses secrétaires n’en revenaient pas : d’où lui venait tant de force pour parler ? Jean-Paul II se préparait à la messe de minuit dans sa chapelle privée. Il priait, comme avant toute messe. Fortifié par Dieu, il allait vers les foules et leur parlait du Christ nouveau-né. Après la messe de minuit, il déposait symboliquement le Petit Jésus dans la crèche, près de la basilique Saint-Pierre. Pour tous les catholiques et surtout pour les Polonais, Noël est une fête sentimentale. Le Sauveur vient au monde, il apporte l’espérance et une grande joie. C’est la signification religieuse. Mais c’est aussi une tradition, que le Saint-Père aimait. Le sapin, la crèche, les cantiques de Noël. Tout cela lui donnait une grande paix, comme à nous tous.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008