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C’était le symbole de lien avec les Polonais

Il était important pour le Saint-Père de vivre Noël en famille. Nous étions donc plus nombreux pour le réveillon de Noël: le Saint-Père, les secrétaires et les sœurs qui travaillaient à la cuisine. Chaque année, la Saint-Père invitait le cardinal Deskur avec des religieuses, l’abbé Tadeusz Styczeń, quelqu’un du diocèse de Cracovie, l’évêque Stanislas Ryłko ou un autre prêtre travaillant à Rome. Parfois, c’était Monseigneur Józef Kowalczyk, et plus tard, l’archevêque Henryk Nowacki. Une famille de Cracovie venait également, du milieu dit « cracovien », des amis proches du Saint-Père, datant de l’époque des camps de kayaks. Ils venaient sans leurs enfants. Ensuite, les jours suivants, d’autres couples nous rejoignaient, deux ou trois. Le réveillon de Noël commençait vers dix-huit ou dix-neuf heures. Il commençait de façon traditionnelle, comme en Pologne, par la lecture d’un passage de la Bible. Le Saint-Père nous présentait brièvement ses vœux. Puis nous chantions les cantiques de Noël et ensuite venait le réveillon.

– Commençons par le début. La première étoile apparaissait dans le ciel…

– Vers dix-huit heures, le Saint-Père s’approchait de la fenêtre et allumait une bougie – comme en 1981*. Il l’a fait jusqu’à sa mort. C’était le symbole de son lien avec les Polonais. Au début, il le faisait pour ceux qui étaient persécutés durant l’état de guerre. Ensuite – à l’époque de la liberté retrouvée – pour tous ceux qui avaient besoin de sa prière, de son soutien.

– les fêtes polonaises lui manquaient-elle ? La veillée de Noël ?

– Cela lui manquait certainement. Mais nous faisions tout notre possible pour qu’il puisse retrouver cette ambiance particulière au Vatican. D’où des invités polonais, les plus proches du Saint-Père. Dans son appartement, dans sa chambre ou son bureau, il avait toujours un sapin de Noël, un vrai, apporté spécialement de Zakopane. Les sœurs le décoraient. Le Saint-Père aurait certainement aimé le décorer lui-même, mais le temps lui manquait. Il aimait regarder son sapin qui sentait si bon. Il y avait aussi des sapins de Noël au réfectoire et dans le couloir.

– Et une crèche également, paraît-il.

– C’était indispensable. Le Saint-Père aimait beaucoup les crèches. Chaque année, les employés du Vatican lui préparaient une crèche. Très jolie et originale, elle était disposée dans le couloir. Ces employés avaient toujours des idées nouvelles qui plaisaient au Saint-Père.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008

*. À l’époque de l’état de siège en Pologne, de 1981 à 1983, on allumait des bougies aux fenêtres, en signe de solidarité (NdT).