Les dernières années, il a fait tant d’efforts pour arrêter la guerre en Irak. Il n’a pas réussi.
– Ce furent des rencontres les plus difficiles, lorsque le Saint-Père convoquait les chefs d’État et demandait d’arrêter la guerre. Comme celle dans le Golfe Persique. Il luttait pour la paix. Il luttait par la parole et par la prière. Il était profondément touché par la souffrance des victimes de cette guerre et le fait que les responsables du conflit restaient sourds aux appels à la paix. Il a rencontré George Bush, Colin Powell et auparavant Bill Clinton. Il lui est arrivé de téléphoner à Washington. Il a écrit à Saddam Hussein. Il lui a envoyé son messager, le cardinal Laghi, avec une mission spirituelle.
– Que disait-il lorsqu’il voyait que ces rencontres, lettres et pourparlers ne donnaient aucun résultat ? Que la guerre continuait ?
– Il ne disait rien. Il priait. Il priait encore plus. Il se rendait plus souvent encore sur la terrasse. Il confiait à la protection de la Mère de Dieu les pays déchirés par la guerre et les gens qui y décidaient de la guerre et de la paix. C’était une grande épreuve pour lui. Je le voyais souffrir. Mais à de tels moments, il faisait confiance à Dieu. Il n’y avait pas en lui de désespoir ni d’accablement. Il y avait la prière et la confiance. Même si rien ne changeait, ses paroles et sa prière progressaient dans la conscience du monde. Le monde savait de quel côté se tenait le Pape, qu’il était toujours du côté de la paix. Et le plus important était que les gens le sachent.
– Cela les soulageait-il ?
– Ils avaient conscience d’être soutenus par quelqu’un. Par la plus haute autorité de l’Église qui luttait pour que leur vie soit paisible et digne. C’était important. Et le Saint-Père savait qu’il fallait agir de la sorte. Il faisait tout ce qu’il pouvait par différents canaux, surtout diplomatiques, pour mettre fin à cette souffrance.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008